Le cyanotype humide est plus qu’un simple procédé photographique alternatif. C’est une expérience sensorielle, une rencontre avec la matière en transformation. Là où le cyanotype traditionnel joue sur la précision et la netteté, le cyanotype humide ouvre la voie à l’imprévu, à la texture, à l’alchimie du vivant.
Dans cet article, je t’invite à découvrir les bases de cette pratique poétique, à explorer quelques clés d’expérimentation, et à entrevoir comment cette approche peut devenir un véritable outil de reconnexion à soi, à travers la matière, la nature et la lenteur.
Qu’est-ce que le cyanotype humide ?
Le cyanotype est un procédé inventé en 1842 par John Frederick William Herschel. Il consiste à enduire un support (papier, tissu, bois…) d’une solution photosensible à base de sels de fer, qui réagit à la lumière UV pour créer des images d’un bleu profond, presque céleste.
Dans sa version dite “humide”, le processus se fait avant le séchage complet du support. On travaille donc sur une surface encore mouillée, ou humidifiée volontairement. Cette humidité agit comme une force vivante, imprévisible, qui vient modifier la réaction chimique et donner naissance à des nuances inattendues : des bruns, des verts, des dorés, des textures nuageuses.
Là où le cyanotype classique se veut maîtrisé, le cyanotype humide invite au lâcher-prise. On collabore encore plus avec les éléments : l’eau, la chaleur, la lumière, le temps.

Pourquoi choisir la technique du cyanotype humide ?
Ce procédé attire de plus en plus d’artistes et de créateurs pour plusieurs raisons :
- La surprise : chaque tirage est unique.
- La richesse des textures : les liquides et la chaleur créent des effets picturaux.
- Le lien au vivant : l’humidité, la lumière et le vent participent activement à l’œuvre.
- La dimension méditative : une pratique lente, introspective, presque rituelle.
- L’expérimentation libre : on s’autorise à jouer, à accueillir l’imprévu.
Travailler en cyanotype humide, c’est s’accorder le droit de ne pas tout contrôler. C’est accepter que la nature, la matière et l’instant deviennent partenaires de création.
Les bases de l’expérimentation
1. Préparer ton support
Choisis un papier aquarelle épais ou un tissu naturel. Enduis-le de la solution photosensible à la lumière tamisée, puis travaille avant qu’il ne soit totalement sec.
2. Créer le contact
Dispose végétaux, dentelles ou objets symboliques sur ton support encore humide.
Tu peux ajouter quelques gouttes de vinaigre, savon, sel, ou des pigments pour teinter les réactions.
Astuce : couvre d’une plaque de verre fine pour maintenir le contact sans bloquer l’air.
3. L’exposition
Expose à la lumière du soleil ou sous UV, entre 10 et 30 minutes selon le niveau d’UV du jour .
Observe les teintes se métamorphoser, c’est le moment le plus magique que j’adore vivre .Cette observation provoque en moi une sorte de une sorte de ravissement intérieur, comme si le temps se suspendait.
Voir les nuances de bleu apparaître peu à peu, se densifier, s’approfondir, c’est assister à une alchimie vivante, un dialogue secret entre la lumière, l’eau et la plante.
À chaque exposition, j’ai cette sensation de communion avec la nature, de gratitude pure pour ce qu’elle révèle, à sa manière, toujours différente.
C’est un moment méditatif, presque sacré, où tout se tait sauf le murmure du bleu qui naît.
4. Le rinçage et la révélation
Rince à l’eau claire : les pigments migrent, les textures se fixent.
Chaque cyanotype humide devient une empreinte vivante du moment présent.

Une pratique intuitive et poétique
Le cyanotype humide te ramène à une présence douce : celle du geste, de la lumière et du souffle.
Il t’invite à ralentir, à écouter la matière, à créer sans attente de résultat.
C’est un dialogue entre toi et le vivant.
Un miroir de ton énergie du moment. Une sorte de frisson intérieur, comme si la lumière venait réveiller quelque chose en toi.
Chaque fois que le bleu se révèle, j’ai cette impression d’assister à un souffle secret, celui du vivant qui répond à ma présence.
Je ne cherche pas à “faire beau”, je cherche à faire vivre, une expérience sensible, vibrante, presque intime.
Quand j’accompagne quelqu’un dans ce processus, je le fais avec ma guidance intuitive, en laissant la lumière et l’eau nous parler.
Le cyanotype humide, pour moi, c’est un espace de reliance : une rencontre entre le geste, la respiration et l’invisible.
Un moment unique, suspendu, où l’on revient à soi par la beauté du bleu.
Créer devient un acte de soin.
Une respiration.
Une trace bleue de ton monde intérieur.
Quelques pistes pour approfondir
- Varie les niveaux d’humidité pour observer les effets.
- Joue avec la superposition et les transparences.
- Crée une série d’expériences autour d’un même végétal.
- Tiens un carnet d’observations : il deviendra ton carnet d’âme bleue.

Le cyanotype humide comme chemin de transformation
Au fil de mes explorations, j’ai bien compris que le cyanotype humide était bien plus qu’une technique.
C’est un processus de transformation intérieure : il t’apprend à observer, à laisser faire, à composer avec les éléments.
Il devient une voie vers la lenteur, l’intuition, l’émerveillement.
Cette philosophie du bleu, je l’ai intégrée dans ma pratique artistique et dans les ateliers L’Esprit Bleu, pour permettre à chacun de se reconnecter à son rythme naturel, à sa créativité profonde, à son souffle intérieur.
Et si ton art devenait ton miroir intérieur ?
En janvier, j’ouvrirai un accompagnement de création alchimique autour du cyanotype humide :
un espace intime pour explorer le lâcher-prise, le dialogue avec les éléments, et la transformation personnelle à travers la matière.
Si tu sens que la création t’appelle, mais que tu ne sais pas par où commencer…
Si tu veux remettre du sens, de la beauté et de la présence dans ta vie…
Si tu veux que ton art te révèle à toi-même…
Alors, cet accompagnement sera une porte.
Une traversée du bleu vers ta propre lumière.
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